François Hollande joue à devine qui vient dîner’

C’est en train de devenir un rituel de cette fin de quinquennat’: un ministre « hollandais » invite les parlementaires de sa région à dîner dans son ministère, un mardi ou mercredi soir. Et soudain, en général au dessert, parfois au café, surgit sans prévenir un invité-surprise’: le président de la République’!

Ainsi André Vallini, secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie, ancien sénateur de l’Isère, avait-il convié mardi dernier une quarantaine de députés et sénateurs PS de la région Rhône-Alpes à sa table. Pour évoquer principalement les sujets régionaux, manifestement nombreux alors que Laurent Wauquiez (LR) dirige la nouvelle assemblée.

Vers 21’h’30, dans la salle à manger du ministère, rue de la Convention, un huissier a annoncé « le président de la République ». Et les convives ont vu débouler un François Hollande tout sourire. « La plupart d’entre nous ignoraient qu’il viendrait », assure un participant. Le dîner a pris alors une autre tournure. Tous les sujets ont été évoqués, locaux, nationaux, internationaux’

« Il a une vision très globale, résume un dîneur. Nous, on est un peu trop sensibles aux soubresauts de l’actualité. Lui, il est vraiment au-dessus ». Si bien que l’échange s’est poursuivi jusque tard dans la soirée, le président se révélant « intarissable », selon un député. « Certains d’entre nous commençaient tôt en commission des Affaires sociales le lendemain, on a dû couper court », raconte un élu.

Un scénario identique s’était déroulé il y a quelques semaines à Bercy’: Martine Pinville, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, ex-députée de la Charente, avait invité à dîner, le 1er mars, des parlementaires d’Aquitaine. Le même invité de marque était déjà apparu au dessert. A croire que les ministres « hollandais » ont des instructions pour organiser ce type de rencontre, qui permet au Président, soir après soir, de ravauder sa relation avec des élus qui doutent de lui.